Approche de la paix fondée sur la conscience :

Fondements théoriques

La science a découvert que la nature possède une structure hiérarchique. Au 20e siècle, la physique a révélé de manière séquentielle des niveaux plus profonds de la réalité physique : des niveaux macroscopiques aux niveaux microscopiques (moléculaire, atomique, nucléaire, subnucléaire) du fonctionnement de la nature.

Physics

Cette exploration intérieure des niveaux plus profonds et progressivement plus unifiés de la nature a culminé dans la découverte récente de théories du champ complètement unifiées et fondées sur les supercordes. Ces théories localisent un champ d’intelligence unifié, unique et universel à la base de toutes les formes et de tous les phénomènes de l’univers.

Ces niveaux plus profonds de la réalité physique sont non seulement plus petits mais aussi entièrement différents sur le plan qualitatif. Chaque niveau est gouverné par un ensemble unique de lois physiques ; chacun possède sa propre logique, son propre langage et ses propres mathématiques. Il a fallu formuler des théories physiques et des cadres mathématiques totalement nouveaux pour décrire chacun de ces niveaux, plus profonds, de la réalité physique. Ces théories sont connues sous les noms de mécanique quantique, théorie du champ quantique, et théorie du champ unifié.

D’une manière très précise et parallèle, l’esprit humain possède aussi sa propre structure hiérarchique. Ce qu’on appelle communément le « niveau de surface » de l’esprit, à savoir l’esprit pensant, actif dont l’attention est directement orientée vers l’extérieur via la perception macroscopique des sens est distinct des niveaux plus profonds, plus calmes de l’esprit dans lesquels l’attention est davantage tournée vers l’intérieur, à savoir les niveaux de la « pensée abstraite » et du « ressenti subtil (l’intuition) ».

Les mathématiciens ont subdivisé et codifié de manière subtile ces niveaux de conscience profonds et élargis ; chacun d’eux étant gouverné par sa propre logique mathématique. Ces niveaux plus profonds sont progressivement plus complets, plus élargis, d’une logique plus puissante et d’une abstraction croissante. Cette expansion hiérarchique de la compréhension humaine culmine dans ce qu’on appelle l’univers des ensembles, à un niveau transcendantal qui englobe tous les concepts d’infinité définis mathématiquement, tout en se tenant au-delà de ces concepts.1

Matter/Mind

Figure 2 : la structure hiérarchique de la logique mathématique. Les nombres naturels (ceux que l’on peut compter) constituent un système numérique qui nous est très familier, concret et intuitivement accessible. Il est parfaitement adapté à notre vie quotidienne. L’ajout du nombre « 0 » par les premiers mathématiciens indiens a élevé les nombres naturels au statut de nombres entiers créant ainsi un cadre un peu plus complet et logique, et en quelque sorte plus abstrait. L’addition des nombres négatifs a produit un système fermé par la soustraction, c’est-à-dire un système où l’opération de soustraction est pour la première fois correctement définie. L’addition des fractions a créé les nombres rationnels qui permettent de définir correctement l’opération de division. Le système mathématique qui en a résulté, plus complet et plus puissant, est particulièrement adapté à la comptabilité et à bien d’autres applications. Les quatre systèmes numériques précédents constituent des ensembles infinis de même taille. Entre deux fractions (entre deux nombres rationnels), il existe un nombre infini de « nombres » irrationnels qui ne peuvent pas être exprimés par des fractions. L’addition de ces nombres irrationnels remplit les intervalles existant dans la droite numérique et crée ce qu’on appelle les nombres réels, ou le continuum. Les nombres réels constituent une infinité d’un degré plus élevé que les nombres rationnels et sont essentiels à la formulation des calculs indispensables aux sciences physiques, telles que la mécanique classique. Encore plus abstraits que les nombres irrationnels, pourtant déjà inexprimables, on trouve les nombres imaginaires, Lorsqu’on les ajoute aux nombres réels, ils donnent naissance aux nombres complexes. Les nombres complexes sont indispensables à la formulation de la mécanique quantique et à la compréhension des mondes moléculaires et atomiques. Après les nombres complexes viennent ce qu’on appelle les espaces de fonctions, les limites des espaces de fonctions et les produits des espaces de fonctions, qui représentent tous progressivement des degrés d’infinité plus élevés. Ils sont indispensables à une formulation et une compréhension correctes de la physique des théories quantiques du champ et de domaines encore plus avancés. Au-delà de l’infinité la plus grande que l’intellect humain est capable de concevoir se tient l’Univers des ensembles, une infinité qui transcende toutes les infinités mathématiquement définissables, tout en les incluant toutes.

Pour Albert Einstein, Eugene Wigner et beaucoup d’autres, la découverte la plus extraordinaire est celle de ce parallèle remarquablement précis entre la structure hiérarchique de l’esprit humain et celle de la nature physique. Pour citer Wigner (le père de l’âge atomique) : « L’esprit humain est en parfaite correspondance avec la nature ». Cette relation mystérieuse entre l’esprit et la matière nous aide à mieux comprendre pourquoi l’esprit humain dispose de cette capacité naturelle à expliquer la nature physique. (Citons Einstein : « La chose la plus mystérieuse à propos de l’univers est qu’il soit compréhensible par l’esprit. »)

Au cours de l’histoire de l’humanité, bien avant la naissance des mathématiques modernes, des traditions contemplatives et des méthodes méditatives d’exploration des niveaux profonds de l’esprit ont débouché sur une compréhension très profonde de l’univers. Parmi ces traditions méditatives, la plus ancienne et la plus développée est la science méditative du Yoga qui provient de l’ancienne tradition védique de l’Inde.

La tradition du Yoga a développé des méthodes systématiques d’orientation de l’attention vers l’intérieur et d’expérience de niveaux plus calmes et plus « élargis » de la pensée. Ce mouvement vers l’intérieur de l’esprit culmine naturellement dans l’expérience de la source de la pensée, la conscience pure, traditionnellement connue sous le nom de samadhi. Cet état le plus élargi de la conscience est l’expérience ou la réalisation directe de ce qu’on appelle en mathématiques l’univers des ensembles : la conscience au-delà de la compréhension. Dans le langage de la physique, cela correspond à l’expérience directe et consciente du champ unifié, l’unité fondamentale à la base de la création.

La science moderne a identifié cet état de samadhi à un quatrième état majeur de la conscience humaine qui est physiologiquement et subjectivement distinct des états de veille, de rêve et de sommeil. Cette expérience se traduit au plan neurophysiologique par l’apparition d’une cohérence générale des EEG et une augmentation de l’activité électrique dans la bande alpha, signes caractéristiques d’un fonctionnement cérébral plus ordonné et d’une utilisation plus complète du cerveau.

Ce quatrième état de conscience est aujourd’hui accessible à tous grâce à des technologies de la conscience très spécifiques issues de la tradition védique. Citons parmi ces technologies, la Méditation Transcendantale et le programme plus avancé de MT-Sidhi de Maharishi Mahesh Yogi. Il s’agit des méthodes les plus pratiquées et les plus étudiées scientifiquement ; elles donnent accès au quatrième état de conscience et à de nombreux bienfaits physiologiques, psychologiques, comportementaux et sociaux qui sont décrits dans ce site (Cf. Recherches scientifiques).

Soulignons ici un point important au plan scientifique : lorsque la conscience humaine est développée au maximum, lorsqu’elle s’ouvre et qu’elle s’identifie avec le champ unifié, illimité et universel, cet état de conscience est par nature transpersonnel. et non-localisé. À ce niveau de la réalité qui est fondamental, spatialement illimité et unifié, nous sommes tous, par essence, unifiés : nous sommes tous intimement et complètement connectés en tant que champ universel de conscience, le champ unifié.

Pour exprimer cette idée succinctement, disons que la conscience, à son niveau le plus profond et le plus élargi, est un champ. En conséquence, on peut s’attendre à observer des effets de champ de la conscience : des effets produits à grande échelle par la conscience sur la société. Ils ont effectivement été observés et rapportés dans de nombreuses recherches sur la conscience collective qui ont fait l’objet de publications et que nous présentons dans ce site.

Dans ce (ou dans tout autre) modèle de champ de la conscience, la puissance rayonnée (et les effets sociétaux qui en résultent) émanant d’un groupe de méditants va croître proportionnellement au carré du nombre de méditants (donc une croissance quadratique et non pas linéaire). Cela est dû à ce que l’amplitude (la hauteur) d’une onde est égale à la somme de toutes les interférences constructives qui occupent le même espace. Cependant la puissance de l’onde qui en résulte – l’onde combinée – est proportionnelle au carré de la hauteur de cette onde. Cela explique par exemple pourquoi le volume de deux haut-parleurs qui jouent en mono tout en étant proches l’un de l’autre est quatre fois plus fort (deux au carré) que le son d’un seul haut-parleur. C’est aussi pour cette raison que l’intensité de la lumière laser croît en proportion du carré du nombre de photons du rayon. C’est un principe universel du comportement ondulatoire, connu sous le nom d’interférence constructive. L’influence de cohérence d’un groupe de méditants qui croît en fonction du carré de N (le nombre de méditants) est bien documentée dans les études publiées. Cet effet N au carré a des conséquences très concrètes car il permet de générer un effet de paix substantiel même avec un nombre relativement réduit de méditants dès lors qu’ils méditent en groupe.


1. See Corazza, P. (2010). The Axiom of Infinity and Transformations j: V → V. Bulletin of Symbolic Logic, 16(1), 37–84.